• Ha bon !!!

    Yvan Craipeau

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    Ecrivain
    Nationalité : francaise
    Décédé à l'âge de 90 ans

    Né le 24 septembre 1911
    Décédé le 15 décembre 2001

    Signe astrologique : Balance

    Commentaire : Figure de la Nouvelle Gauche et fondateur du PSU. Auteur de textes economiques et politiques sur le travail.

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    Memoires d'un dinosaure trotskyste secretaire de trots de Craipeau Yvan -- La couverture est illustrée au moyen d'une photo de l'été 1933 sur laquelle figurent Yvan Craipeau, Léon Trotsky, Rudolf Klement, Jeanne Martin-Despalière, Jean Van Heijenoort et, à droite, une sixième personne dont l'identité n'est pas indiquée. Il s'agit de Sara Jacobs (dite Weber), secrétaire de Trotsky pour la langue russe.

     

    Revolution du 21eme siecle (16 octobre 2002) de Yvan Craipeau

    "Mémoires d'un dinosaure trotskyste"

    L'autobiographie d'Yvan Craipeau

    Le mercredi 12 mars 2003. par Guy Desolre

    Sous ce titre, Yvan Craipeau, qui vient de décéder en décembre 2001 (Démocratie et Socialisme, janvier 2002) a publié son autobiographie chez l'Harmattan en 1999. C'est le récit très attachant d'une vie qui ne fut pas que militante et qu'il a dédié à ses enfants et à ses petits-enfants. Mais c'est aussi la vie militante d'un témoin du siècle qui a traversé deux guerres mondiales, la guerre d'Indochine et celle d'Algérie, ainsi que d'innombrables autres bouleversements.

    Craipeau est né en 1911, dans la Vendée du bocage, à La Roche-sur-Yon, petite ville de 14.000 habitants, place forte créée par Napoléon. Ses parents étaient des petits-bourgeois faisant partie du parti socialiste, qui là-bas était en fait une aile "avancée" du parti radical. Dans son livre il décrit son milieu familial et son environnement avec beaucoup de détails et grande délicatesse, de même que sa découverte des soldats américains, du pop-corn et d'une moto avec side-car, en 1918.

    Le récit de son enfance ressemble à celui des enfances de beaucoup de jeunes français de cette époque, avec les cours de violon et les agaçantes leçons de solfège, l'adolescence, les premiers contacts amoureux et le stade de l'écriture des poèmes consignés depuis l'âge de onze ans, dans des recueils dont l'orthographe n'était pas toujours infaillible. Moins classique est la description de sa rencontre intellectuelle avec un professeur du lycée Henri-IV à Paris, Emile Chartier, plus connu sous le nom d'Alain, professeur de philosophie mais surtout enseignant de la probité intellectuelle. Son enseignement marquera très fort Yvan Craipeau.

    Le trotskysme des premières années

    Durant son séjour au lycée Henri-IV en 1929 il tombe sur des journaux communistes de gauche dont le journal La Vérité avec lequel il prend contact. Ses partisans se considèrent comme une fraction du parti communiste et Craipeau doit donc en faire partie. Il constitue une cellule de jeunes ouvriers communistes dans sa ville natale mais il est suspecté de trotskysme et exclu assez rapidement.

    Le livre contient des descriptions, parfois pittoresques, des militants qu'il rencontre : Raymond Molinier, l'aventureux ; Jean Van Heijenoort, le méthodique qui apprendra non seulement les mathématiques, mais aussi le russe et le turc ; ainsi que le futur éditeur du Dictionnaire du Mouvement ouvrier, Jean Maitron, qui ne restera que quelque temps dans l'organisation ou encore Laurent Schwartz, un des promoteurs des mathématiques modernes, à qui on confiait avec facétie la tâche de calculer les additions au restaurant parce qu'il lui était difficile de faire les comptes.

    Craipeau est un audacieux qui a un goût prononcé pour le risque. Il admet que c'était sans doute un moyen de séduction à l'égard de ses partisans et que le désir de séduire n'était pas absent de son engagement politique. Certaines actions des trotskystes ressemblent comme deux goûtes d'eau à celles des surréalistes. C'étaient des actions visant à faire scandale. Leur petit nombre les contraignait au volontarisme, aussi interrompent-ils la représentation d'une pièce de théâtre ou Lénine a été présenté de manière hideuse. Lors de l'exposition coloniale de 1931 ils font un coup d'éclat en jetant au sol des œuvres d'art dans le but d'attirer l'attention de l'opinion publique afin d'empêcher l'exécution d'Indochinois condamnés à mort.

    Celui qui a lu les autres ouvrages d'Yvan Craipeau (notamment Le Mouvement trotskyste en France, Contre vents et marées et La Libération Confisquée) n'apprendra pas énormément de plus à propos de l'histoire du trotskysme dans cette biographie. On n'y trouvera par exemple même pas une mention de la Conférence de Fondation de la Quatrième Internationale, à laquelle il participa avec une patite trentaine d'autres délégués, le 3 septembre 1938, où il fut le seul à voter en faveur d'une thèse (la sienne) qui remettait en cause la nature d'Etat ouvrier de l'URSS. Il ne rappelle donc pas non plus qu'à la même conférence il fut le seul (à part les deux délégués polonais) à voter contre la proclamation de la Quatrième Internationale.

    Craipeau est d'ailleurs assez sibyllin sur la discussion de sa thèse. En 1940 il estime qu'il a d'autres chats à fouetter. En 1946 il dit que des considérations tactiques l'empêchaient de se battre, sur ce terrain, sur ses propres idées. Sans plus.

    Plus intime

    Plus intime, mais plus intéressant, est le récit qu'il fait de sa rencontre avec Maria, sa première compagne. Bien belle, qu'était cette Juive exilée de Pologne à quatorze ans pour activité communiste, qui adhéra aux Jeunesses léninistes en 1933, lors d'un meeting près de la Bastille et qui, peu de temps après, menacée d'expulsion, lui demanda : "J'ai besoin de la nationalité française, veux-tu m'épouser ?" Il répondit : "D'accord". Mais le mariage ne devait pas rester longtemps blanc. Maria Craipeau devint, après la seconde guerre mondiale, la correspondante des journaux Franc-Tireur et Le Nouvel Observateur aux Etats-Unis. La rencontre, en 1945, avec Méla, sa seconde femme et plus tard la mére de ses enfants, Juive de Moldavie, n'est pas sans analogie avec celle de Maria.

    Craipeau nous explique aussi comment il a changé son prénom. Son nom de baptême était Yvan. Ses parents l'écrivaient à la russe : Ivan. Craipeau a gardé cette orthographe jusqu'au moment où il a perdu ses illusions sur le régime soviétique. Dès 1937-'38 il est donc redevenu Yvan, à la bretonne.

    Les Auberges de jeunesse

    A plusieurs reprises Craipeau parle du Mouvement des Auberges de jeunesse. Ce mouvement a pris sa naissance à l'occasion des congés payés conquis en 1936. Dirigées à l'origine par des adultes, elles s'autogèrent très rapidement, la politisation aidant. Autour des feus de camp on discutait ou disait des poèmes de Jacques Prévert et on créait toute une animation. Des voyages sont organisés notamment en Corse, puis en Grèce.

    Pendant la guerre, les Auberges de jeunesse ont joué un rôle important. De jeunes trotskystes en avaient pris la direction dans la région parisienne. Les "ajistes" attaquent des fascistes français en plein Paris occupé et organisent la résistance contre les chantiers de jeunesse du gouvernement de Vichy. Les "ajistes" participeront aussi à la création de maquis dans les Alpes en 1943.

    Après la guerre Craipeau restera fort lié à ce mouvement et ce n'était pas sans justification. Les AJ comptaient alors 40.000 membres et l'influence des trotskystes et des jeunesses socialistes de gauche y était prédominante. Ensuite une des branches françaises du mouvement trotskyste, le PCI de Lambert, continua d'ailleurs à travailler dans les AJ jusque dans les années '60.

    La guerre

    Coupés de Trotsky, assassiné en août 1940 et de leur secrétariat international établi à New York, les trotskystes français, divisés en plusieurs groupes, sont désorientés. Craipeau décrit le patient travail mis en œuvre pour les réunifier et surtout pour combattre les tentations sectaires et créer un réseau européen. Un de ses meilleurs amis, le futur fondateur de la FNAC André Essel, (Je voulais changer le monde, Stock, 1985) joue un rôle important en tant que responsable de la confection des faux papiers. L'histoire détaillée du mouvement ayant été décrite par Yvan Craipeau dans d'autres livres, on se bornera ici à relater une anecdote à propos de la première Conférence Internationale qui a eu lieu en janvier 1942 à Saint-Hubert dans les Ardennes belges. L'auteur dit ne garder qu'un souvenir confus des discussions sur l'orientation "nationale" de la section française et l'organisation d'un secrétariat européen. Il ajoute cependant : "Ce dont je me souviens bien c'est des pommes de terre au lard. J'en salive encore." (il s'agissait sans doute de la "salade liégeoise" : pommes de terre, haricots, oignons, vinaigre et lard).

    La deuxième guerre mondiale est aussi une période où Craipeau fait preuve d'une audace incroyable. Il faut absolument lire ces passages. Il réussit malgré tout à traverser la guerre sans être arrêté.

    En 1944 les discussions entre les groupes français aboutissent à une unification. A la libération, les sectaires prennent leurs vœux pour des réalités : des "soixets" se forment dans les usines de la banlieue parisienne. Bien sûr, c'est une grossière exagération. Craipeau se bat pour que le parti trotskyste apparaisse au grand jour. Mais la majorité a une vue délirante de la situation. Ils ne croyent pas à la restauration de la démocratie. De Gaulle n'était pour eux pas différent de Pétain. Il faut donc rester dans la clandestinité. Paris libéré, Craipeau démissionne du comité central. Pour lui, il était exclu que l'on puisse avancer vers le socialisme avec une secte dogmatique et frileuse.

    Minoritaire, il participe avec Jean Essel à une opération dans les Jeunesses socialistes, dont ils dirigent bien vite l'organisation nationale.

    En 1946 il obtint la majorité (instable) au congrès : 52 délégués sur 103. C'est un parti totalement divisé qu'il dirigera comme secrétaire général. Alors que l'influence des trotskystes grandit dans le PS et dans les J.S., le secrétaire général du PCI n'a pas les moyens de sa politique. De plus, en novembre 1947 il perd la majorité. Il démissionnera de l'Internationale en mars 1948.

    La réalité coloniale

    Après l'effondrement de ses espoirs trotskystes, Craipeau éprouvera le besoin de se remettre en cause et de changer d'horizon. Après un bref intermède genevois, décevant, il s'embarquera avec son épouse et leurs jeunes enfants pour la Guadeloupe, à quarante ans, en 1951. Il y restera jusqu'en 1954.

    Ce sera la découverte de la réalité coloniale, avec le racisme larvé des Français d'Europe, le caractère artificiel de l'enseignement ("Quelle est la région la plus pluvieuse ? Réponse : la Bretagne"), mais aussi de la beauté de la nature et des fonds marins ainsi que des combats de coqs. Ce sera aussi l'achat de sa première auto : une 11 CV Citroën.

    Si je puis me permettre une comparaison pas tout à fait déraisonnable, je la ferais avec un autre ancien trotskyste (lambertiste celui-là) : Pierre Fougeyrollas. (Pierre Fougeyrollas - François George, Un philosophe dans la Résistance, Odile Jacob, 2001) qui est parti au Sénégal à l'âge de quarante ans également et, lui aussi, après une grande déception politique (le Parti Communiste Français) et qui y trouvera un second souffle, au fil des grèves et des mouvements dans l'université de Dakar. Car Craipeau aussi participera à des grèves et, chassé de la "cité Caraïbe" par le préfet écrira à un ami : "Le révolutionnaire, même endormi, a toujours quelque chose du Juif errant".

    Le PSU

    Rentré en France "métropolitaine", Craipeau sera sollicité par les différents groupes trotskystes. Mais il participe à la création de la "Nouvelle Gauche" (1954), dont un des premiers jeunes adhérents est ... Jacques Delors, puis à l'Union de la Gauche socialiste (1957) et au Parti Socialiste Unifié (1960). La guerre d'Algérie polarise toute l'activité jusqu'en 1962. Elle unissait également le parti. Le congrès d'Alfortville en 1963 ne permet pas la clarification politique et l'adoption d'une stratégie. Il se déroule dans la plus extrême confusion. Craipeau refuse d'être élu au comité politique et il abandonne même toute activité militante au profit de la famille et de l'enseignement, les voyages également : la Yougoslavie, la Grèce, l'Israël et la Turquie. A la veille de mai 1968 il reprend l'activité politique et le PSU lui confie la responsabilité de coordonner l'action des militants dans les Comités d'Action et c'est à nouveau le Craipeau, homme d'action, qui intervient dans les assemblées, les manifestations et les meetings. Malheureusement un problème personnel interfère dans sa vie politique. Méla, sa femme, était morte d'un cancer peu de temps auparavant et sa mère l'avait suivie de près dans la mort. Craipeau avait demandé sa mutation parce qu'il ne pouvait plus vivre dans le pavillon qui lui rappelait sans cesse sa femme. Il est nommé à Nice en septembre 1968. Il en est navré, car en France, dans le PSU comme ailleurs, tout se décide à Paris. A Nice il trouve littéralement "sous les pavés, la plage". Il organise notamment l'occupation avec le PSU et des étudiants protestants d'une plage privée à Juan-les-Pins. En 1976 il participe en tant que responsable du PSU à sa dernière manifestation. Il est confronté au préfet. Voici comment il relate l'incident :

    " - Yvan Craipeau, responsable du PSU, Le préfet sursaute et pousse un "oh" si sonore que toute la délégation se mit à rire.

    - Ne vous y trompez pas, monsieur Craipeau, ce n'est pas un oh d'admiration.

    - C'est bien ainsi que je l'avais pris, monsieur le préfet. Le contraire m'aurait du reste gêné. Le préfet connaissait donc le diable qui trop souvent mettait en échec ses services, alors qu'il ne représentait rien. Mais c'était précisément le temps où le diable prenait sa retraite."

    Craipeau termine son livre en se référant à la méfiance des jeunes vis-à-vis des idéologies dont ils ont constaté les dégâts. Mais jamais les idéologies rétrogrades et sanglantes n'ont connu autant de violence. Le temps n'est-il pas venu de penser une nouvelle utopie idéaliste ? Une réflexion à laquelle les gauches socialistes d'Europe et d'ailleurs peuvent tout-à-fait souscrire.

    Le 7 février 2002

    Guy DESOLRE

     


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